Sports extrêmes. Jean-Michel Bruxelles, le pionnier du freestyle sur glace

Par Quentin Lemoine
Publié le 2 Déc 20 à 22:29 

Jean-Michel Bruxelles est l’un des pionniers du freestyle (©DR)

D’origine montpelliéraine, Jean-Michel Bruxelles, aujourd’hui licencié à l’ACSEL Caen, est l’un des précurseurs du freestyle qui tente, encore aujourd’hui, de se faire une place parmi les autres grands sports de glace.

Jean-Michel, comment avez-vous découvert le freestyle ?

Par le hockey. Un jour, un collectif est venu faire une exhibition à la patinoire de Montpellier et tous ceux qui y avaient assisté ont eu envie de s’y mettre ! On nous a donné du matériel et mis du matériel à disposition. Le freestyle est une discipline ouverte à tous.  Je me suis d’abord essayé à l’ice cross [patinage de descente, ndlr]. Tant qu’on reste dans les limites de l’art, on est libre de faire ce qu’on veut. Je l’ai découverte il y a sept ans maintenant et, à mes débuts, n’étant pas reconnue par la Fédération Française des Sports de Glace, il y avait un esprit de famille et de communauté. 

Votre passion suffit-elle, aujourd’hui, à vous nourrir ?

Nous avons été très rapidement repérés par d’importantes compagnies de spectacle. Comme le Cirque du Soleil par exemple. J’ai choisi, pour ma part, de m’orienter vers l’enseignement. A travers tout le pays, de plus en plus de patinoires nous accordent leur confiance. Toutefois, je ne peux pas vivre de mon sport. Depuis longtemps, nous attendons qu’un BPJEPS soit mis en place mais, pour l’instant, la Fédération se contente d’établir des formations qui nécessitent déjà un BPJEPS voire DEJEPS. 

En plus des Championnats de France, vous avez également participé à plusieurs compétitions à l’étranger…

Il m’a fallu quatre ans de travail pour en arriver là. Arriver à pleine vitesse sur une rampe de plastique n’est pas une performance anodine. Je me suis fait mal pour y parvenir. Beaucoup d’entraînements m’auront été nécessaires mais, si on persévère, on finit toujours par atteindre les objectifs qu’on se fixe. Il y a cinq ans, je partais en Autriche pour ma première expérience à l’étranger. De fil en aiguille, le freestyle m’a offert des opportunités que je n’aurais pas eu si j’avais pratiqué un autre sport.


Jean-Michel Bruxelles co-détient le record de France de saut de barils. (©DR)

Comment avez-vous vécu la blessure qui vous a privé des Championnats de France ?

L’an dernier, aux côtés de huit autres disciplines, le freestyle était, pour la première fois, représenté aux Championnats de France Elite des Sports de Glace qui avaient lieu à Dunkerque. Une double entorse à la cheville m’oblige à déclarer forfait. Au pire des moments ! Auparavant, je ne m’étais jamais blessé sur la glace. Dans ma tête, c’était l’explosion ! Je suis néanmoins revenu à mon meilleur niveau pour la première étape des Championnats de France des sports extrêmes qui se tenait au mois de février dernier. 

Quels sont vos prochains objectifs ?

A Dunkerque, jusqu’à ma blessure, je comptais améliorer le record de France de saut de barils dont je suis pour l’instant le co-détenteur avec quinze barils sautés. Les six mois de confinement et de reconfinement ont été très difficiles à vivre pour quelqu’un qui, comme moi, est sur la glace un jour sur deux depuis son enfance. Mes projets ? Revenir à la patinoire et remotiver les troupes.