Pendant 30 ans, il avait mis sa plume entre-parenthèse, choisissant une carrière dans le monde de l’entreprise. En 2018, lors d’un séjour en Italie dans la maison de famille du bienheureux Pier Giorgio Frassati, il décide de revenir vers le journalisme en plus de ses activités de conseil. Il reprend la plume et écrit dans plusieurs journaux : Challenges, Entreprendre, Famille Chrétienne, France Catholique, Journal de France, L’Homme Nouveau, Paris Match, etc. En 2020, il part en Arménie. Il y écrit son premier roman. Entretien avec un auteur passionnant, qui a fait de ses coups de cœur sa raison d’être et de vivre.
Nous sommes à quelques heures de la sortie de votre premier roman, Arthur, le petit prince d’Arménie. Comment appréhendez-vous cette première ?
Je suis un peu stressé et impatient de voir Arthur, le petit prince d’Arménie, en version papier ! Quand je vais toucher la couverture cartonnée et feuilleter les pages de mon « bébé » tous mes sens vont être en éveil. Je suis, en fait, excité à l’idée d’avoir pu accomplir un tel travail, avec mon éditeur, SIGEST. Il y a très longtemps que je voulais publier et offrir ma plume au grand public. L’heure est venue. Et, c’est maintenant. Je suis vraiment heureux, car je suis allé jusqu’au bout de mon projet. J’espère que le public sera au rendez-vous !
Avez-vous eu des moments où vous n’arriviez plus à écrire ? Où vous aviez perdu l’inspiration ?
Avec le recul, il est facile d’oublier les moments les plus difficiles. J’ai eu des moments, effectivement, non pas d’abandon, mais de souffrance. En tout, j’ai dû écrire, lire, relire, corriger, recorriger, amender, changer, améliorer, affiner mon livre et mon style 5 ou 7 fois. Entre le moment où j’ai commencé à écrire mon livre et la fin, lorsque mon éditeur m’a dit : “ Antoine, c’est fini, on n’y touche plus ”, il y a 17 à 18 mois. Tout mis bout-à-bout, j’ai écrit pendant 9 mois, une vraie gestation…Eh dire que cette aventure a commencé par un pari !
A partir d’un pari ? C’est drôle et original. C’était quand ?
C’était en décembre 2020. Un soir, je dînais chez un ami, qui a écrit une dizaine de livres. Il me dit : “ Antoine, je pars en Arménie pour la première fois. J’organise une mission humanitaire. Tu viens avec moi ? ” Je lui ai répondu : “ Oui, pourquoi pas ! On se retrouve là-bas. Moi, je vais organiser une mission économique.” Cela paraît bizarre, mais tout a commencé comme cela.
Auparavant, en 2018, j’avais, donc, repris ma plume journalistique. Et, j’ai ajouté l’activité de communication à mon activité de conseil, au sein de mon cabinet. A l’été 2018, lors de mon passage dans la superbe villa de la famille du bienheureux Pier Giorgio Frassati (sa famille possédait La Stampa, le quotidien de l’époque), je ne pouvais pas garder pour moi tout seul ce moment historique, emblématique. J’ai, donc, écrit un article fleuve sur Pier Giorgio pour le compte de France Catholique. J’ai interviewé sa nièce, Wanda Gawrońska, qui à l’époque avait plus de 90 ans. Elle était incroyable d’énergie et d’anecdotes. Pour mémoire, Pier Giorgio est mort à 24 ans, le 4 juillet 1925. Je me souviens qu’elle disait de lui : “ Pier Giorgio avait un lien très fort avec Jésus. Il en parlait librement. C’est, certainement, pour cela qu’il était proche des pauvres. Un jour, il a vu une femme avec son enfant pieds nus qui s’étaient abrités sous le porche de sa maison. Il a ôté ses chaussures et les a données…”
Donc, vous avez repris la plume journalistique à ce moment-là. Je comprends bien que le bienheureux Pier Giorgio Frassati est important pour vous. Mais, est-ce qu’Arthur, du coup, le héros de votre livre, lui ressemble ?
Bonne question ! Plus ou moins. Mais, c’est vrai, en y réfléchissant, ils ont plusieurs points communs : l’action, la jeunesse et la prise de risque. Une petite nuance : dans le livre Arthur ne s’occupe pas des pauvres. Il s’occupe des victimes de la guerre, des blessés, etc. Il sauve des vies. Arthur est plus jeune, 4 ans les séparent. Et, Arthur a un problème avec Dieu, même s’il continue à croire. Il reproche à Dieu de lui avoir pris ses parents lors de ce tragique accident de voiture. J’évoque, rapidement, le mystère de Dieu, de la foi, de la mort, de la souffrance et de la vie.
Parlons davantage de vous. Pouvez-vous vous présenter, simplement ?
Je suis le 5è d’une fratrie de 6 enfants. Je suis né dans une famille de militaires. Mon père était pilote de l’armée de l’air et ma mère s’occupait de nous à la maison. J’ai vécu le début de mon enfance en Afrique. Puis, nous sommes rentrés en France. Nous avons vécu à Tours, où j’ai fait toute ma scolarité du collège au lycée. J’ai commencé à écrire mes premiers cahiers, mes premiers essais, mes premiers poèmes à Tours. J’ai été passionné, aussi, par plusieurs lectures : celles de la Bible, du livre d’Hector Malot, Sans Famille, du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Je dévorais les aventures de Tintin ! Et, plus tard celles de Joseph Kessel. Elles ont balisé, et encore maintenant, ma vie. Elles ont façonné ma plume.
A quel âge avez-vous commencé le journalisme ?
Je devais avoir 15 ans. C’était, exactement en 1985, lors d’un voyage en Italie. J’ai rédigé mon premier article pour la revue interne du diocèse de Tours. Avec les jeunes clercs de la Basilique Saint-Martin, nous avions fait un pèlerinage à Assise et à Rome. C’est, certainement, pour cela que l’Italie m’inspire beaucoup. Je viens de le comprendre grâce à votre question. Et, cela me rappelle une anecdote : j’ai été l’un des rares journalistes français à être présent à Assise, les 9 et 10 octobre 2020, lors de la béatification du jeune Carlo Acutis. J’étais l’envoyé spécial de France Catholique, la revue rachetée par Vincent Bolloré. Je me suis dit : “ Mais où sont les autres médias français ? ” Cette question, je me la suis posée, aussi, en Arménie : que fait la France pour son petit-pays frère ?
Votre CV est très riche et atypique à la fois. Vous avez été un journaliste en herbe (excusez-moi cette expression) de l’âge de 15 ans jusqu’à 21 ans. En même temps, vous poursuiviez vos études supérieures. Puis, vous êtes entré dans l’entreprise, après votre service militaire. Pendant une trentaine d’années, vous avez été auditeur, contrôleur de gestion, directeur administratif et financier, puis, dirigeant. Vous lancez et dirigez, ensuite, votre cabinet et vous revenez petit-à-petit à vos premiers amours. Quel sens donnez-vous à votre plume, finalement, au regard de votre carrière professionnelle ?
Votre question est intéressante. Mais, j’aimerais parler davantage d’Arthur que de moi. Pour faire court, ma plume serait mon talent, mon art. Chacun en a un, non ? Il est vrai que j’ai essayé de comprendre ce talent. En fait, c’est une erreur de vouloir comprendre son talent. Il ne faut pas essayer de le comprendre. Il faut l’accueillir, l’utiliser, en vivre, et, le développer. Lors de cette petite introspection, j’ai voulu discuter avec des grands auteurs de best-sellers comme Marc Levy, Guillaume Musso, ou encore Bernard Werber. Marc Levy est intéressant parce qu’il a eu une autre vie avant de devenir un auteur à succès. Il était architecte. Guillaume Musso, lui, était prof, et Bernard Werber journaliste. J’ai eu la chance de les rencontrer et d’échanger, rapidement, avec eux, sauf avec Guillaume Musso.
Au sujet de mon parcours atypique dans l’entreprise, je pense qu’il a nourri, indirectement, ma plume. Mais, finalement, c’est le même moteur qui m’anime : l’envie d’écrire, d’entreprendre, de réaliser, d’écouter, de raconter des histoires.
Parlons maintenant de votre livre : Arthur, le petit prince d’Arménie. Racontez-nous sa genèse.
Sa genèse serait le 5 octobre 2018, lorsque pour le compte de la revue France Catholique, je suis les obsèques nationales de Charles Aznavour, à Paris, aux Invalides. Le lendemain, je couvre les obsèques religieuses et je suis amené à rencontrer des Arméniens de la diaspora. Une Arménienne de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance, AGBU, (NDLR : une ONG présente dans le monde entier qui vient en aide à l’Arménie) me parle du 17è Sommet International de la Francophonie, qui a lieu en Arménie. J’hésite à me rendre à Erevan. Finalement, je suis pris par une mission de conseil. Mais, l’Arménie est venue à moi à ce moment-là. Deux ans plus tard, je relevais le défi !
Concrètement, comment s’est passé votre premier séjour ? Je crois que vous avez passé plusieurs mois en Arménie ?
J’ai, donc, organisé une première mission économique en Arménie. Puis, dans la foulée deux suivront. En tout, j’y suis allé 3 fois. Et, j’y retourne dans quelques jours pour faire la promotion de mon livre.
La toute première fois, c’était il y a un an. En plus de cette mission économique, j’ai été l’envoyé spécial de Challenges. Pierre-Henri de Menthon (NDLR : le Directeur de la revue économique) m’a demandé de traiter deux sujets économiques. Sur place, j’ai eu plusieurs coups-de-cœur, comme si je tombais amoureux de cette civilisation, de ce pays, de son peuple, de son histoire. C’est pour cela que j’ai décidé d’écrire ce livre. J’ai été particulièrement bouleversé par le fait que ce petit pays, que j’appelle confetti, sortait d’une guerre de 44 jours contre l’Azerbaïdjan – qu’elle a perdue sous le regard silencieux de toute la communauté internationale, qui a laissé faire les soldats azéris aux ordres de l’autocrate Aliev. L’Artsakh est l’enjeu de cette guerre. Géographiquement, cette république auto-proclamée de la région du Haut-Karabakh se situe en Azerbaïdjan. Mais ce sont des terres arméniennes ancestrales. Elles ont, d’ailleurs, été spoliées par Staline. En 1921, il les a données à l’Azerbaïdjan pour assurer la maxime : « diviser pour régner. » Aujourd’hui, le danger de voir disparaître la civilisation arménienne de ses propres terres est alarmant.
Ce qui m’a touché profondément, également, c’est le génocide de 1915 et le tremblement de terre de 1988…
L’Arménie est martyre et, si je vous comprends bien, la Communauté Internationale reste silencieuse. Dans votre livre, vous évoquez ces tragédies. Dans quel genre littéraire se situe votre livre. C’est un roman journalistique ?
Pour faire court, oui. Mais, il s’agit plutôt d’un triptyque littéraire. Le premier tableau est un tableau journalistique plus ou moins romancé. Arthur de La Madrière réalise de nombreux reportages. Le deuxième tableau est un tableau allégorique, dans lequel Arthur rencontre Noé et Abraham. Le troisième tableau est fantastique.
Arthur, c’est qui ? Ne serait-ce pas vous, finalement ?
Non, Arthur de La Madrière est un orphelin de 20 ans, qui vient de perdre ses parents dans un grave accident de voiture. Il est l’aîné d’une fratrie de 7 enfants. Il vit son premier grand reportage en Arménie, juste après la guerre des 44 jours. Boulimique d’aventures et de rencontres, il multiplie les reportages. Au cours de l’un d’eux, il développe des dons d’ubiquité et de bilocation. Lors de l’un de ses déplacements inédits, il rencontre des personnages illustres comme Noé et Abraham. Quelques temps après, il bascule dans un monde parallèle où il devient le héros invisible qui sauve des vies. Notamment, le 27 septembre 2020 à Stepanakert, la capitale de l’Artsakh, république auto-proclamée du Haut-Karabakh, que vient d’envahir les troupes de l’Azerbaïdjan.
Arthur va faire des reportages sur l’église, les jeunes, les femmes, la Francophonie, l’économie, les entrepreneurs, les start-ups, etc. Il va, également, vouloir traiter les sujets sur le génocide, la guerre, la politique et la géopolitique. Enfin, il termine son long séjour, qu’il reporte plusieurs fois, en faisant des rencontres merveilleuses, notamment, avec des personnalités locales, avec la diaspora, avec l’aigle Aroso et la reine Anahit. Cette dernière en fait son chevalier et son petit prince. Là, nous entrons dans le monde fantastique…qui pourrait ressembler à celui de Narnia.
Le 9 septembre, vous fêtez la naissance d’Arthur, le petit prince d’Arménie. Quand sera-t-il disponible ?
A partir du 19 septembre, il est disponible chez amazon.fr, chez Decitre, à la fnac.com et à lalibrairie.com. A Bordeaux, à Marseille, à Montpellier, à Lille, à Lyon, à Nice, à Paris, à Rennes, à Strasbourg, à Toulon, à Tours, dans les plus grandes villes de France, nous sommes en contact avec de grandes librairies comme La Hall du Livre, la librairie Kléber, La Procure, La Sorbonne, Mollat, Gibert, etc.
Un mot de conclusion ?
Pour conclure, je voudrais parler du Cardinal Jean-Pierre Ricard, de Véronique Lévy et de Jean-Pierre Mahé. Ils ont accepté de faire la préface, le coup de cœur et la postface de mon livre. Quel honneur ! Je voudrais leur rendre hommage.
Enfin, je souhaite, comme Philippine de Saint-Pierre, la Directrice Générale de KTO : “ Longue vie à Arthur !”
J’espère qu’il deviendra un best-seller. Arthur, le petit prince d’Arménie pourrait se retrouver dans tous les foyers. Je l’ai écrit pour les Francophones. Il va être traduit en arménien, puis, en anglais. Car, je souhaite que toute la diaspora s’en empare. Je souhaite qu’il soit « en haut de l’affiche » de toutes les librairies. Et, qu’il soit enseigné dans toutes les écoles…Comme Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry !
Copyright des photos A. Bordier