Comment le secteur des voyages, circuits et séjours à l’étranger, se relève-t-il après l’arrêt imposé par la pandémie de covid ?
On commence à voir le bout du retour à la normale. Cet hiver a été marqué par la reprise des ventes de voyages de groupes (associations, comités d’entreprise…) et une forte progression, à la mi-mars, des réservations individuelles pour l’été prochain. Depuis, les grèves aériennes, l’inflation et les ponts du mois de mai ont ralenti cet élan. Notre changement de périmètre depuis 2019 (TUI France a vécu un plan social et une profonde réorganisation, NDLR) ne nous permet pas d’établir de comparaison avec l’avant-crise sanitaire mais, par rapport à 2022, nous affichons +14 % de forfaits commercialisés en clubs et +35 % sur les circuits, sur l’ensemble de la période hiver-été.
Christophe Fuss est directeur général adjoint de TUI France qui regroupe les marques Nouvelles Frontières, Marmara et Lookéa. (Photo TUI France)
Ne craignez-vous pas que la baisse du pouvoir d’achat et la hausse constatée des prix des billets d’avion contrecarrent ce regain d’activité ?
En 2022, les consommateurs ont pris leur revanche sur la covid et davantage investi dans leurs voyages. Ce, d’autant plus qu’ils avaient rempli leurs bas de laine en période de confinement. Le phénomène commence à se tasser et on voit d’anciens comportements réapparaître : quête du bon plan de dernière minute ou, à l’inverse, d’avant-premières promotionnelles. Nous sommes assez optimistes : 2023 sera meilleure pour les voyagistes que 2022, voire à égalité avec 2019. Mais bon, il ne faudrait pas que l’envolée de l’inflation dure trop longtemps.
Tous les pays sont désormais rouverts aux touristes. Où les Français choisissent-ils majoritairement de partir ?
Nos cinq destinations tops sont la Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Maroc et la Tunisie, qu’on n’avait pas vus réunies sur le podium depuis un certain temps. Les inconditionnels de circuits privilégient les États-Unis et le Canada et, plus proches de nous, l’Irlande et l’Italie. Sur la saison hivernale, le Vietnam et le Sri Lanka reprennent des couleurs. Parmi les nouveautés, le Japon se taille également un beau succès.
Promettre une destination de rêve, une offre pléthorique, le prix le plus bas ne suffit plus.
À quels changements majeurs les voyagistes sont-ils confrontés, depuis deux ans ?
Les tarifs ont augmenté mais en contrepartie, les clients exigent une plus grande qualité de prestations et de services avant et pendant le séjour. Promettre une destination de rêve, une offre pléthorique, le prix le plus bas ne suffit plus. Il faut aussi accompagner les formalités de départ, proposer des facilités de paiement, intégrer l’assurance et assistance sur place… Une expertise qui nécessite de bien former les vendeurs en agences dont les effectifs – c’est une autre conséquence de la covid – ont été très renouvelés.
Autre changement, l’attention portée par les voyageurs aux politiques RSE des entreprises. TUI France veut réduire de 24 % les émissions de CO2 par km/passager pour sa compagnie TUI Airline. Di’ici à 2030 au plus tard, TUI proposera des croisières neutres sur le plan climatique et les émissions des croisières du groupe seront réduites de plus qu’un quart (27,5 %). Par ailleurs, nous apportons notre soutien financier à 30 projets locaux d’éducation des jeunes, de développement durable des communautés ou de restauration des paysages, via notre fondation, la TUI Care foundation.